Comme tous les ans, le 21 juin célèbre les rythmes de tous horizons avec la Fête de la Musique. Mais, étonnamment, cette date est l’occasion de célébrer l’absence de rythme avec la Journée Internationale de la Lenteur.
Vous qui courez pour un oui ou pour un non, qui avez tendance à accélérer dans tous les domaines de votre vie et qui vous laissez emporter par l’urgence, ça va être votre fête !!
Je me souviens que, lorsque j’étais manager, reconnaître que je vivais du stress revenait à faire un aveu de faiblesse, à montrer à mes équipes, à mon N+1 que j’étais faillible. Alors, plutôt que de faire tomber le masque du manager super-héros, je préférais me réfugier derrière de pitoyables prétextes : “Je ne suis pas stressé. Je suis speed. j’aime que les choses aillent vite…”.
Et pour aller vite, j’allais vite ! Je courais constamment, mais jamais pour le plaisir de courir, en pleine nature, le nez au vent. Je courais dans les couloirs pour aller d’un bureau à l’autre. Je courais dans ma tête, assailli par les milliers de pensées qui se bousculaient dans mon esprit. Je courais pour être le premier. Je courais pour être en avance, et surtout pour ne pas être en retard.
Je mangeais vite, sur mon bureau, les yeux rivés sur mon ordinateur, oubliant le goût des choses et le plaisir de savourer le temps de ma pause déjeuner.
Et par dessus tout, je travaillais vite et j’en étais fier. Fier de répondre instantanément aux sollicitations de mon manager, de mes équipes et surtout des clients qui, entre nous, n’en demandaient pas tant. Fier d’être capable de mener dix tâches de front. Fier d’offrir une totale disponibilité à mes interlocuteurs en disant “oui” à toutes leurs demandes. Et ce que je m’imposais à moi-même, évidemment, je l’imposais à mes collaborateurs. Je voulais tout, tout de suite !
Ce que j’ignorais, c’est que cette accélération toxique était l’un des effets néfastes du stress chronique. Le stress renforce le sentiment d’urgence et, plus les contraintes pèsent sur vous, qu’elles soient personnelles ou professionnelles, plus vous stressez.
La pression des délais imposés, la pression de l’activité et la pression économique ne sont pas comme les promotions dans les hyper-marchés. Elles sont cumulables et amplifient votre niveau de stress, chaque jour un peu plus, car elles viennent renforcer la pression que vous vous mettez à vous-même, en bon élève perfectionniste.
Progressivement, vous entrez dans une spirale qui entame subrepticement votre capital énergétique, vos capacités cognitives, votre temps d’attention, votre niveau de concentration, et progressivement, votre capacité à aligner deux idées cohérentes.
Je me réveillais à 4 heures du matin en anticipant la journée du lendemain, en continuant à galoper dans ma tête, pour être toujours en tête et pour être reconnu dans mon job. Et ne parvenant pas à me rendormir, je me campais devant mon PC et j’envoyais des mails au milieu de la nuit, ne me souciant pas de l’impact que pouvait avoir un message reçu à 5 heures par un collaborateur.
Au fil du temps, la fatigue accumulée par cette course physique et mentale, a pour effet de réduire à néant toute performance. La dette de sommeil s’accumule. Les troubles psycho somatiques prennent le dessus : mal de dos, douleurs cervicales, troubles digestifs, maladies de peau, hyper tension artérielle…
Et c’est là que votre corps vous rappelle à l’ordre régulièrement pour vous dire que vous dépassez les limites, jusqu’au jour où c’est la corne de brume qui se met à sonner dans le creux de votre oreille, sous la forme d’une maladie plus ou moins grave, d’un burn-out, ou les deux, ce qui fut mon cas.
Vous l’avez compris, si rien ou personne ne vous stoppe dans cette boucle sans fin, c’est la sortie de route assurée…
Votre GPS vous a rappelé plusieurs fois que vous avez dépassé la limite de vitesse autorisée, en vous envoyant quelques signaux d’alerte sonores et visuels que vous avez refusé d’entendre ? Il est temps d’écouter votre GPS intérieur et de lever le pied pour retrouver le plaisir de ralentir. Quittez l’autoroute et vivez l’expérience inattendue de la route de campagne.
Prenez votre temps…
Avec ces quelques conseils, c’est un véritable programme de “ralentissement” que je vous propose d’adopter pour vivre plus sereinement vos journées et vous éloigner du risque de stress chronique. Ce programme peut être accompagné dans le cadre de séances individuelles ou d’ateliers de coaching en gestion du stress, mais il repose sur une clé essentielle : votre volonté de changer de vitesse !
En prenant votre temps, vous apprendrez à vous poser pour vous dire : “Je suis bien !”